LE GUIDE COMPLET DE LA COMPENSATION DU HANDICAP
Les déficiences
« La déficience, c’est la perte de substance ou l’altération d’une structure ou d’une fonction psychologique, physiologique ou anatomique. » (Source OMS).
La déficience correspond donc à la lésion et au déficit qui en résulte. Par exemple : amputation, lésion de la moelle, lésion de l’oreille interne.
Les grandes catégories de déficiences.
Le choix a été fait, dans ce document de retenir seulement les grandes catégories de déficiences.
- Déficience auditive
- Déficience visuelle
- Déficience intellectuelle ou handicap mental
- Déficience psychique ou maladie mentale
- Maladies invalidantes
- Déficience motrice
Les incapacités
L’incapacité, c’est la réduction totale ou partielle de la capacité à accomplir une activité dans les limites considérées comme normales, en raison d’une déficience ou d’une maladie.
C’est par ailleurs, la réduction du potentiel physique, psychosensoriel ou intellectuel dont est atteinte la personne.
Habituellement, il est dit qu’elle constitue son invalidité ou son déficit physiologique.
La compensation du handicap
Qu’est ce que la compensation du handicap ?
Au sens général, compenser c’est équilibrer un effet par un autre. En matière de handicap, ce pourrait être « neutraliser un désavantage ou situation de handicap par une technique de compensation », c’est-à-dire « rendre accessible » par des techniques palliatives.
Quelles sont les limitations de la compensation du handicap ?
Plusieurs facteurs techniques ou humains sont susceptibles de limiter la compensation et donc de n’apporter qu’une réduction de la situation de handicap :
Facteurs techniques : Les techniques compensatoires peuvent se révéler dommageables pour d’autres types de handicap : le plan incliné pour fauteuil roulant peut être un obstacle pour un déficient visuel. Il est nécessaire de procéder à une accessibilité collective et partagée.
Des techniques compensatoires « grand public », ou des réponses « standard » (matériels d’aide au port de charges, à la manutention…) peuvent ne pas être complètement adaptées au handicap et ne pas le compenser totalement. Il est nécessaire de vérifier l’écart entre les préconisations et les spécificités de la réponse.
L’appropriation d’une technique palliative peut être diversement intégrée par une personne handicapée. Son utilisation moindre n’apportera donc pas l’effet escompté. Il est nécessaire de vérifier si la technique compensatoire est maîtrisée.
Une technologie compensatoire du handicap peut devenir obsolète au fil du temps et au regard des exigences d’un poste de travail ou d’une formation. Il est nécessaire de vérifier si la technique compensatoire remplit toujours son rôle.
Facteurs humains : L’environnement humain peut être un facteur défavorable, voire hostile qui entrave l’effet compensatoire attendu de la solution technique proposée.
Par exemple, un équipement hautement technologique peut produire un effet de discrimination positive à l’égard de la personne handicapée. La démarche peut être mal comprise par son environnement de formation ou de travail. Il est nécessaire d’impliquer l’environnement humain ou le collectif de travail dans la démarche d’adaptation.
==> En conclusion, il y a lieu d’engager une « veille » autour de la compensation du handicap afin de prévenir ou de corriger le moment venu les éventuels effets indésirables.
Les clés pour réussir la compensation du handicap
Compenser le handicap, c’est apporter des réponses individualisées et adaptées permettant de supprimer les obstacles ou au moins de les réduire, afin de rendre les situations « accessibles » aux personnes handicapées.
La compensation du handicap s’examine à travers l’évaluation de l’accessibilité :
Accessibilité physique :
- l’accès au lieu de formation ou de travail ou l’accès aux locaux,
- l’accès aux tâches du poste de travail notamment les charges physiques du type manutentions, ports de charges, mouvements de préhension, dysfonctionnements divers.
Accessibilité à la connaissance, au savoir et savoir-faire
- la compréhension des messages écrits, oraux qui peuvent entraver l’accès aux savoir faire professionnels
- l’accès au développement des compétences.
Accessibilité à la communication et à l’environnement relationnel
- l’accès à l’information lors d’échanges, de consignes,
- des difficultés dans la gestion de ses relations avec le collectif de formation ou de travail.
Les diverses techniques de compensation du handicap
Les aides techniques
Selon la norme Iso 9999, l’aide technique est représentée par tout produit, instrument, équipement ou système technique utilisé par une personne handicapée, fabriqué spécialement ou existant sur le marché, destiné à prévenir, compenser, soulager ou neutraliser la déficience, l’incapacité ou le handicap.
Peuvent être considérés comme aides techniques, le matériel dédié par type de handicap (matériel braille, clavier spécial, télé-agrandisseur,…) ainsi que le matériel grand public (scanner, grand écran, chariot élévateur,…).
Les solutions organisationnelles
Elles consistent à mettre en place une nouvelle organisation du travail avec par exemple la réduction ou la suppression de tâches contraignantes.
Les aides humaines
Ce sont des intervenants, qui par leurs compétences spécifiques, permettent la compensation des situations de handicap des personnes handicapées.
Leurs interventions peuvent présenter simultanément une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
- à caractère récurrent, en raison notamment de la lourdeur du handicap (auxiliaire professionnel),
- spécifiques à un handicap (instructeur de locomotion, aide à la vie journalière (AVJ), interprète en Langue des signes),
- destinées à permettre à terme l’autonomie des personnes en construisant avec elles les stratégies pertinentes (instructeur de locomotion),
- utilisées à titre occasionnel et en tant que de besoin sans être nécessairement spécialisées (référents, tuteurs).
Les aides financières
Elles compensent les surcoûts entraînés par la situation de handicap : financement d’aides techniques, d’adaptations, et d’interventions d’aides humaines.
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